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Critique : Avengers, L’ère d’Ultron – War Games

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Avengers_Age_of_Ultron_Poster

Le plan du Marvel Cinematic Universe se déroule à merveille. Si l’on retiendra quelques bonnes surprises de la phase 2 (Captain America : Le soldat de l’hiver), on reste surtout étonnés de voir à quel point Kevin Feige veille sur son empire d’une main de maître. A chaque nouvel opus, on se rend compte qu’on ne retient que les teasings et les apparitions furtives de personnages énigmatiques que l’on a hâte de revoir.

A la fin de Thor : Le monde des ténèbres, nous découvrions le Collectionneur, interprété par un Benicio Del Toro ultra charismatique mais finalement expédié dans Les Gardiens de la Galaxie. Nous croisions également le Baron von Strucker et les jumeaux Maximoff dans l’épilogue de Captain America : le soldat de l’hiver. Feige a créé une tradition avec ses scènes post-génériques, que l’on apprécie parfois plus que les longs métrages qui les précèdent. C’est tout le problème de cette industrie qui aime surfer sur les rumeurs au lieu de nous proposer des longs métrages novateurs. A la sortie de chaque épisode, le ressenti est le même. Si quelques films témoignent de la singularité de leur metteur en scène, les autres nous donnent l’impression d’assister à une gigantesque série télévisée où les épisodes s’enchaînent avec quelques mois d’intervalle. Avengers : L’ère d’Ultron n’échappe pas à cette triste règle.

Le long métrage démarre sur un faux plan séquence où les Vengeurs montrent l’étendue de leurs capacités. Whedon n’a pas tenu à refaire l’une des principales erreurs du premier Avengers, celle de mettre en retrait certains des personnages principaux sans se demander si leur ego allait en prendre un coup. Pour L’ère d’Ultron, on arrête les bêtises et l’on se concentre sur chaque membre de l’équipe, son passé trouble et les multiples secrets qu’il peine à cacher. Ultron, la puissante intelligence artificielle incarnée par James Spader (Stargate), s’impose donc comme le penchant maléfique de son géniteur Tony Stark, qui voit à travers ce robot la concrétisation d’un monde en paix. La Veuve Noire devient le renfort émotionnel d’un Bruce Banner de plus en plus schizophrène mais le passé douloureux de l’espionne ressurgit à cause de la manipulation opérée par Scarlet Witch. Hawkeye, le malheureux oublié du premier opus, dévoile un nouvel aspect de sa personnalité et s’efforce de prouver pendant deux heures qu’il n’est pas le super-héros en trop de la bande.

Marvel's Avengers: Age Of Ultron L to R: Iron Man's Hulkbuster suit (Robert Downey Jr.) vs. Hulk (Mark Ruffalo) Ph: Film Frame ©Marvel 2015

Chaque personnage doit régler ses propres conflits et les relations sont pensées à partir de cette idée. Whedon n’hésite pas à mettre l’intrigue commune de côté et Ultron n’est finalement qu’un méchant comme un autre de l’univers Marvel malgré son introduction et sa prise de pouvoir réussies. Tous les éléments mystérieux du long métrage sont vite oubliés, à commencer par le traitement d’Ulysses Klaw, interprété par un Andy Serkis rapidement mis de côté, et celui du Baron von Strucker dont la présence n’a finalement qu’un intérêt minime. C’est également le cas pour tous les acolytes des super-héros, dont ceux campés par Idris Elba, Hayley Atwell et Anthony Mackie, qui sont totalement dispensables de ce long métrage qui aime regarder le nombril des Vengeurs.

L’effet de surprise ayant totalement disparu, on ne découvre plus aucun talent et il faut voir Hulk et Iron Man s’affronter pour trouver un peu de nouveauté. Leur combat est intégré pour amorcer la scission imminente entre les membres du groupe. On nous avait promis une suite extraordinaire et l’on se retrouve avec un énième film passerelle qui, au lieu de prendre le temps de raconter une histoire, lance des pistes vers les prochaines œuvres et l’implosion de la bande. Le scénario offrait pourtant de nombreuses possibilités, à commencer par les problématiques soulevées par la création et la libération d’Ultron, mais Whedon s’attarde à mettre en avant les capacités intellectuelles de Banner et Stark et la gentille vie de famille d’Hawkeye.

Si les effets spéciaux sont impeccables, Joss Whedon cadre toujours aussi serré, ne parvient pas à donner de l’ampleur à ses séquences de bataille et use de facilités scénaristiques pour empêcher l’arrivée du chaos que l’on nous promet à chaque début de film. Les apparitions surprises de Nick Fury et la création de la Vision frustrent le spectateur tant elles s’avèrent rassurantes pour les Vengeurs. Nous aurons seulement entrevu le déchaînement vanté par la bande-annonce et la chute de héros dépassés par leur volonté de rendre leur monde meilleur. Encore une fois, nous attendions la scène post-générique pour se jeter sur les miettes de ce dessert appétissant mais écœurant. Si l’on ne peut reprocher à Marvel Studios ses campagnes marketing diablement efficaces, on regrette que la société ne parvienne pas à donner une vraie vision de cinéaste à leur univers riche, passionnant mais vulgairement gâché.

 


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